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Rencontre avec Gang Reines!

À l’occasion de la soirée concert GO GIRLS GO et d’une journée ateliers/concert organisées en collaboration entre Bruno Cortex et le collectif Gang Reines ce vendredi 6 et Samedi 7 mai aux Subsistances, nous nous sommes introduits discrètement à une réunion de Gang Reines pour leur poser quelques questions sur ce collectif qui occupe le terrain snamois depuis plus de 2 ans.

Bonsoir les filles, alors en quelques mots est-ce que vous pourriez nous expliquer ce qu’est Gang Reines?

Gang Reines est un collectif féministe en mixité choisie qui existe depuis 2 ans pour mettre en avant le travail d’artistes féminines.

On le fait principalement au travers d’un fanzine mais aussi en organisant des expositions, en étant présentes à des salons comme Grand Print, en participant au festival les Inspirantes des Quinconces & L’Espal ou au travers l’organisation d’un Ladyfest en Octobre dernier.

C’est aussi un lieu de rencontres, d’échange et de réflexion où l’on se retrouve pour faire ensemble, ce qui est très important. Cette entraide, cette sororité, nous permettent d’évoluer, de libérer notre créativité en apprenant par exemple de nouvelles techniques qui peuvent devenir des supports d’expression. C’est un espace où nous pouvons réfléchir sur ce que c’est d’être une femme, ce que c’est d’être perçue comme une femme.

Sur la composition du collectif, vous êtes en mixité choisie, est-ce que vous pouvez nous expliquer en quoi ça consiste et ce que ça change sur la dynamique du collectif?

Cela veut dire que le travail du fanzine ou dans les expos est un travail uniquement fait par des femmes qui se vivent femmes, les femmes trans, et plus largement par des femmes perçues comme telles, ce qui inclut les personnes non-binaires.

Ce qui n’empêche pas que des hommes puissent collaborer sur des articles, sur des temps donnés. C’est un principe de base mais d’autres sensibilités peuvent s’appliquer.

En pratique ça crée un espace de liberté, où l’on se sent en confiance et en sécurité pour créer et parler avec un grand respect de la diversité.

Affiche du Ladyfest organise en Octobre 2021 à Chapêlmêle

Est-ce qu’on peut revenir en quelques mots sur la naissance de Gang Reines?

Suzy Q (membre fondatrice): C’était il y a 2 ans, en décembre 2019. À l’origine, ça vient de l’émission I Love Rock N’Roll que j’anime sur Radio Alpa. Quand j’abordais le sujet des Riot Girls, j’ai eu donc l’idée de faire comme les Riot Girls un fanzine qui parlerait de mon émission. Au même moment, j’ai réalisé que plein de copines autour de moi faisaient plein de trucs; de la photo, des collages, des textes qui n’étaient pas publiés alors qu’ils le méritaient.On s’est donc rassemblées, ça a pris, et nous voilà aujourd’hui.

Beaucoup de nous avons découvert Gang Reines au travers du fanzine. 6 numéros ont déjà été publiés, le dernier sortant juste de l’imprimante, aux contenus très éclectiques allant de dessins à de la poésie, des entretiens, etc.. Est-ce que vous pourriez nous parler un peu de son contenu?

C’est une juxtaposition de collaborations individuelles mais depuis 2/3 numéros on sent qu’il y a quelque chose de l’ordre du collectif qui notamment s’exprime sur la couv.

Par exemple, dans un numéro précèdent, la réflexion autour de la couv s’est faite à 2 personnes et la réalisation a été collective. Dans le numéro d’après, l’une d’entre nous a réalisé 4 dessins différents qui ont été reproduits en sérigraphie, de manière collective.

Sur le contenu, on décide de ne pas avoir de censure sauf qu’on s’interdit de diffuser des propos homophobes ou racistes. On essaye aussi, comme on l’a écrit dans notre charte, de ne pas avoir d’étendard politique.

Nous ne mettons pas de contraintes sur ce que chacune produit, ce qui fait qu’il n’y a pas vraiment de fil rouge. Cependant, à certaines occasions on s’est rendu compte que nos contributions recouvraient un même sujet comme celui des migrations, ce qui a donné le numéro #5 avec un dossier sur ce thème. Pour le fanzine de confinement (uniquement en numérique), inévitablement, chacune avait envie de parler de cette expérience. Mais à part pour ces 2 numéros, les thèmes et les formes d’expression sont assez éclectiques.

En pratiquecomment est réalisé le fanzine? Comment chacune y contribue?

Une vingtaine de personnes ont participé depuis sa création, venant de Sarthe mais aussi de d’autres coins de France, nous sommes une dizaine de personnes actives. Dans le cas du numéro #5 par exemple on l’a créé sur un week-end à Chapêlmêle, un tiers-lieu culturel et associatif à Alençon.

Malgré nos différentes personnalités, profils et compétences, certaines sont par exemple artistes et d’autres non, chacune arrive à trouver sa place et à apporter sa contribution avec ce qu’elle sait faire.

Pour se faire on explore à chaque fois de nouvelles techniques (cyanotype, lino, sérigraphie, etc…). L’utilisation de telle ou telle technique vient avec les personnes présentes. On bricole. C’est du DIY.

Et où est-il imprimé?

On devrait pas le dire mais merci à la mairie de biiiiiip

On l’a compris, Gang Reines est un lieu d’expression protéiforme mais est-ce que la dimension politique est importante. Comment alliez-vous l’expression libre et le message politique?

C’est un sujet qui a donné lieu à beaucoup de débats depuis que l’on existe. Pour certaines le but du collectif était de sensibiliser sur le féminisme et pour d’autres une tribune libre pour sortir ses tripes. Aujourd’hui on tend plus vers cette notion d’espace de parole et de tribune libre même si l’un n’empêche pas l’autre.

Cette libre expression permet d’inspirer certaines personnes qui nous disent qu’elles pensaient certaines choses écrites mais qu’elles ne le disent jamais. Le fanzine est un espace où on crache notre bile. Mais au travers d’autres évènements que nous organisons nous créons aussi des espaces de dialogue et d’échange.

On essaye aussi de ne pas s’adresser à un public en particulier, on ne cherche pas à ne pas choquer ce qui ça irait à l’encontre de ce pourquoi on existe, c’est à dire, s’autoriser et se libérer.

Les femmes sont exclues de plein d’espaces. On se questionne jamais qu’il n’y ait pas de meufs au PMU ou au sénat. Cette dichotomie hommes/femmes existe de fait. Cet espace permet de nous armer pour le monde d’après.

En prenant un peu de recul, comment voyez-vous l’évolution de Gang Reines depuis 2 ans et comment voudriez-vous voir évoluer le collectif?

Tout d’abord ça a pas été évident car Gang Reines a été créé avant le covid mais a surtout évolué sous le covid et ses contraintes, les réunions en visio, etc..

Une évolution importante est que nous sommes sorties du format fanzine, on a contribué à l’organisation d’un Ladyfest, on est invitées sur des stands, à la marche des fiertés, etc… On commence à avoir une place, à être identifiées comme un collectif féministe en Sarthe et en dehors. Et en ce moment, le fanzine est même exposé à Rennes à la Galerie Art et Essai dans le cadre de l’exposition “Mauvaise Impression” d’Alexandrine Bonoron qui interroge l’influence du punk sur des publications telles que les fanzines. (Jusqu’au 10 juin) (plus d’infos ici). C’est aussi parce qu’on répond à un besoin. Nous participons également à l’organisation de deux évènements les 6 et 7 mai aux Subsistances, avec Bruno Cortex.

On aimerait maintenant trouver un lieu où l’on puisse stocker notre matériel et travailler.

On a toutes envie que ça continue parce que ça nous fait du bien. On est poussées par nos envies et nos créations, ça gangrène!

Pour plus d’infos sur les évènements de cette fin de semaine aux Subsistances:

https://www.facebook.com/GangReines/posts/514264763483383

https://www.facebook.com/GangReines/posts/514212313488628

La page fb de Gang Reines:

https://www.facebook.com/GangReines

Et sur Instagram

https://www.instagram.com/gangreines/

Le fanzine #6 sur le point d’être distribué au moment de la sortie de l’article sera disponible à prix libre au lézard, à la boutique Casa Minga (rue Nationale), aux beaux-arts et sur d’autres lieux d’événements.

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